Présenter le CENTRE JACQUES PREVERT est une démarche moins aisée qu’il ne peut paraître au premier abord. En effet, le sujet est jeune, en pleine croissance et le tenir un moment immobile pour réaliser son portrait d’automne 1979, peut engendrer une photo pas très bien cadrée et sans doute un peu floue.
Situé en plein coeur du Vieux-Mans, le Centre Jacques Prévert bénéficie d’un cadre exceptionnel et d’une situation quasiment unique dans la region. Certes, la rénovation de l’Hotel Courthardy, à la charge de la Ville du Mans et de la Caisse Nationale d’Allocations Familiales, dans les proportions respectives de trois quarts et un quart, a couté cher. Cela nous l’avons entendu et réentendu. Puisse, le nombre important des premiers utilisateurs tempérer les inquiétudes de certains élus, soucieux de faire des économies dans le domaine culturel !
Si le cadre historique représentait un atout majeur, l’implantation géographique soulevait quelques inquiétudes chez les responsables. En effet, un équipement socio-culturel doit être largement ouvert sur la cité, entouré si possible d’aires dégagées, bien desservi par les transports en commun et d’accès simple et facile. Bien que toutes ces conditions soient loin d’être réunies dans le Vieux–Mans, nos craintes dans ce domaine tombèrent rapidement car les utilisateurs manceaux apprirent très vite le chemin du Centre Jacques Prévert. Toutefois, un balisage plus rationnel et plus nombreux indiquant le Vieux-Mans serait le bienvenu. Reste le problème du parking qui est une affaire de longue haleine. Laisser sa voiture sur la place Saint-Pierre ou même sur la place du Jet d’Eau est une petite contrainte nécessaire que de nombreux utilisateurs ont déja assimilée. Restent les inévitables réfractaires à la marche à pied. Nous remercions les habitants de la Grande-Rue de leur patience vis-à -vis des véhicules fautifs et nous leur faisons appel pour nous aider à convaincre leurs conducteurs de la nécessité à laisser la rue dégagée.
Le premier objectif du Centre Jacques Prévert est de proposer à la population du quartier, du Centre Ville, du Mans et au-delà , des activités culturelles, artisanales et de loisirs. L’animation de chaque atelier est assurée par une ou plusieurs personnes que nous souhaitons la plus qualifiée possible. La pédagogie employée cherche à faire participer au maximum les adhérents au fonctionnement de leur activité et à celui de l’association. Ces activités s’adressent à toutes les tranches d’âge à partir de 3 ans. Signalons en passant les activités enfants qui rencontrent une audience grandissante et que la petitesse des locaux nous oblige à limiter.
Le deuxième objectif est la formation. Au cours des huit premiers mois d’exercice, le Centre Jacques Prévert a proposé des dizaines de stages de tous niveaux, à des prix abordables pratiquement à toutes les bourses. Ces stages concernaient les disciplines suivantes : tissage, art floral, peinture sur soie, bijoux, sérigraphie, photo noir et blanc, photo couleur, théâtre mîme, danse moderne, danse jazz, danse africaine, claquettes. Selon le niveau, ils sont suivis par des personnes à titre individuel ou très souvent, par des enseignants ou des vacataires d’autres associations ou équipements socio-culturels du département.
Le troisième objectif est l’organisation de spectacles et de manifestations. Une première catégorie de spectacles est proposée dans le petit café-théâtre de 80 places, mais la petitesse des lieux limite quelque peu le choix des prestations et nous devons nous limiter à des spectacles comprenant un ou deux artistes. Des spectacles plus importants seront programmés cette année à la salle des concerts. Ce sera le cas en novemhre de trois spectacles de danse qui ouvriront notre saison. A celà , il convient d’ajouter une série de grands reportages sous l’égide de la Guilde du Raid et au rythme d’un par mois.
Enfin, le Ciné-Poche représente à lui seul, une activité importante du Centre Jacques Prévert, puisque relevant de la distribution commerciale, il offre deux films par semaine répartis en 22 séances hebdomadaires. Nul doute que ce petit cinéma, trop petit hélas, représente un très intéressant moyen d’animation du Vieux–Mans, et ce, six jours par semaine dimanche compris, onze mois sur douze.
Signalons aussi le prêt de salles de réunions aux associations et groupements. Aucune exclusive à priori, si ce n’est que le nombre de salles étant limité, il est parfois nécessaire de s’y prendre assez longtemps à l’avance.
Un deuxième volet d’activités du Centre Jacques Prévert est constitué par son intervention sur le quartier des Maillets situé non loin du Vieux-Mans. Les débuts sont assez laborieux et guère spectaculaires, car aucune infrastructure n’existe sur ce secteur. Jusqu’à présent notre travail a consisté à inventorier les besoins des habitants et à leur proposer des animations ponctuelles : Cirque Réno et Feux de la Saint-Jean au Parc Banjean. Souhaitons vivement que l’année 1980 verra l’implantation de locaux destinés aux activités sociales et culturelles, et ce, sous n’importe quelle forme.
Enfin, il convient de signaler l’intervention du Centre Jacques Prévert dams l’animation globale de la cité et particulièrement dans l’organisation des 24 HEURES DU LIVRE pour lesquelles, il est pour l’instant, le principal support avec la Bibliothèque Municipale.
Voila brossés a grands traits les principaux champs d’intervention du Centre Jacques Prévert. Cela peut paraître décousu à certains. Cela est un peu vrai dans la mesure ou nous avons voulu développer au cours de la première année des activités aussi nombreuses que diverses afin, le moment de l’analyse venu, de privilégier celles qui auront été perçues comme répondant le plus aux besoins de la population. Il reste à l’équipe du Conseil d’Administration d’affirmer et de préciser le projet culturel qu’elle entend développer avec tous ses partenaires – associations et pouvoirs publics.
Jean PARTHENAY.