25 années de bénévolat

1 novembre 2004
Par

L’ANIMATION DU VIEUX-MANS

1979-2004

Le mot du maire, à la une du n° 1 paru dans L’ÉCHOTIER d’avril 1979, annonçait le ras­semblement des différentes associations au sein de la Commune Libre du Vieux-Mans, la composition de son Conseil Municipal et de sa commission culturelle et d’animation.

Reprenant à son compte, pour la neuvième fois les 2 et 3 juin, la formule de la tradi­tionnelle foire à la Brocante instituée sur les deux jours du week-end de la Pentecôte, par l’association pour la Mise en Valeur du Vieux-Mans, la Commune Libre inaugurait une Première qui devait mar­quer le quartier.

Le 15 décembre de la même année, la sixième Nocturne aux Bougies, dont l’origine était du Centre d’Animation du Vieux-Mans, attirait des mil­liers de visiteurs séduits autant par le spectacle des fenêtres éclairées que par leur partici­pation active à la retraite aux flambeaux: un arrêt aux stands, l’écoute des diverses animations, œuvres de groupes musicaux et folkloriques ou d’une simple déambulation suscitée par les deux exposi­tions ouvertes pour la soirée.

Dès l’année 1980, après la Foire au Troc du 26 avril, l’organisation de la 10ème Foire aux Curiosités des 24 et 25 mai souleva le problème de la gratuité de ce type de mani­festation. L’aménagement de cette foire sur la place Saint-Michel permettait la fermeture de celle-ci sans préjudice pour les riverains, laissant les animations se dérouler gratuitement dans les rues de la vieille ville. La décision municipale n’autorisant pas cette ferme­ture et la perception d’un droit d’entrée de trois francs, il fal­lut reconsidérer le programme festif des deux journées qui remportèrent pourtant un réel succès.

La question de la gratuité res­tait un vrai problème : une association vivant sur les seules rentrées de ses cotisa­tions pouvait-elle continuer longtemps à organiser sans risque des animations aussi lourdes financièrement ? Fête de la rue, le seul fait des in­tempéries pouvait compro­mettre tout le travail de l’équipe bénévole.

En fin de l’après-midi du 24 juillet, le Vieux-Mans s’est souvenu de la circulation d’antan. Les grands-mères automobiles venues de France et de l’étranger prirent le départ pour descendre vers la place Saint-Benoît, passè­rent par la cathédrale, les Jacobins, la Percée Centrale et la place de l’Eperon avant de reprendre le départ pour ef­fectuer une course de régula­rité d’une heure remportée par une Bugatti de 1927. Elles repartaient le lendemain matin pour effectuer la 21ème édition de la course Le Mans-Contres.

Les rues du Vieux-Mans vi­rent passer les participants d’une course à pied le 15 mars 1981. Le 2 avril la Commune Libre s’investit dans le domaine des concerts avec le trio à cordes des so­listes de l’orchestre de Jérusalem, et le 27 septembre avec Bernard Thomas et son orchestre dans les Quatre Saisons de Vivaldi à l’abbaye de l’Epau, ce qui fut à l’origine du festival d’art sacré de l’Abbaye, aujourd’hui organisé par le Conseil Général, avant de réaliser sa huitième Nocturne aux Bougies.

Les 28 et 29 mai 1982, vingt-huit vénérables voitures an­ciennes, dont le tricycle fabri­qué par Léon Bollée en 1896, ou construites avant 1922, entreprirent une course de lenteur en remontant depuis la place Saint-Benoît les rues des Trois-Sonnettes, de la Truie-qui-File et la Grand-Rue. La foule applaudissait autant les voitures que les équipages et leurs passagers en costume d’époque et pous­sait joyeusement en cas d’essoufflement des chevaux-vapeur.

La seconde course de len­teur des voitures anciennes eut autant de succès les 21 et 22 mai 1983, malgré les trombes d’eau, tonnerre et éclairs du samedi soir qui ren­dirent bien utiles lors du défilé aux flambeaux, parapluies et ombrelles pour ceux qui se trouvaient dans les voitures sans capote. Miracle de la nature, le soleil fut de la partie le dimanche et contribua au succès de la fête.

Modifiant son appellation sur le thème « Mode et Voitures d’Epoque », le week-end de la Pentecôte 1984 offrit un con­cours d’élégance sur fond de vielles voitures. La famille Paillard au grand complet dans la Licorne n° 19     obtint le premier prix. L’exposition 30 Ans de restauration dans le Vieux-Mans, ouverte du 6 juillet au 15 septembre, vit passer plus de 8 000 per­sonnes au Pilier Rouge. Les merveilleux automates et jouets furent le clou des on­zièmes nocturnes.

L’apothéose de l’animation proposée par la Commune Libre débute à la Pentecôte 1985 qui trouva le patronage du journal Le Maine-Libre allié à Radio-Maine, les spon­sors du groupe Carrefour, du Crédit Agricole et du Conseil Général pour réaliser le pro­gramme Montgolfières et Voitures d’Antan. Plus de 40 000 personnes ont répondu « présent » à l’exceptionnel pro­gramme de la fête. On n’avait jamais vu une telle foule de­puis plusieurs décennies. La foule qui se pressait d’abord dans les rues du Vieux-Mans, se dirigea vers le site des Quinconces des Jacobins afin d’assister, en fin d’après-midi, aux manœuvres du gonflage puis à l’envol étalé, toujours spectaculaire d’une dizaine de montgolfières. Après l’envol, place Saint-Pierre, la foule put se restaurer sous d’immenses tentes tout en écoutant l’or­chestre de Philippe Launay. Pour clôturer la soirée, un feu d’artifice fut tiré dans les Quinconces des Jacobins, et d’une nacelle de montgolfière fixe, le bouquet pyrotechnique termina cette fête. La Commune Libre venait d’écrire une de ses plus belles pages d’animation.

Devant le succès des montgol­fières, un défi se présentait aux bénévoles organisateurs de la pentecôte 1986 : com­ment se renouveler et faire mieux ? Le pari semblait assez difficile à tenir. Les nouveaux aménagements de la ville du Mans aux abords de l’enceinte romaine permettaient de réali­ser une animation qui puisse mettre en valeur ce site. Pen­dant que la foule déam­bulait dans les rues du Vieux-Mans devant les étals des brocan­teurs ou stationnait pour écouter les animations musi­cales, les techniciens de la société pyrotechnique Lacroix installaient les pièces d’arti­fice, les dizaines de projec­teurs directionnels nécessaires à l’utilisation du rayon Laser. En début de soirée, la mont­golfière à l’emblème du Dé­partement s’éleva devant la cathédrale qui s’illumina, et petit à petit les tours de l’enceinte, les façades et les ruines du jardin en bord de Sarthe. Un immense oiseau déploya ses ailes et survola inlassablement ce décor. Quand la nuit fut assez dense, la musique résonna et ce fut magique : l’orchestration d’une symphonie de lumière et de musique, de poésie apaisante, éclatante, figea les trois di­zaines de milliers de specta­teurs agglutinés le long du quai Ledru-Rollin. Jamais les murs de la cité, ses rives et ses demeures n’avaient reçu plus somptueuse parure. Le plein feu final musical et pyro­technique déchaîna les ap­plaudissements d’enthou­siasme de la foule qui récom­pensaient les organisateurs soutenus financièrement par le Conseil Général, le patronage du Maine Libre, de Radio-Maine, de la Presse Régio­nale, des Radios Locales, du Crédit Agricole et l’aide maté­rielle de la Ville du Mans.

La Commune Libre venait avec ces deux dernières mani­festations d’atteindre son but en faisant prendre pleinement conscience aux élus de la ville de l’intérêt festif du site du Vieux-Mans; élus qui organi­sèrent avec l’office de tou­risme le 6 juillet 1986 les Premières Cénomanies qui connurent un grand succès.

Le mauvais temps qui sévit continuellement à la Pentecôte de l’année 1987 mit un terme à la suite des brillantes mani­festations des deux années précédentes. Malgré l’exposi­tion sur la cire et les ciriers, le grand spectacle pyromusical de la soirée se déroula sous la pluie et mit à mal la trésorerie de l’association basée sur le principe de la gratuité qui montra alors ses limites. La Pentecôte 1988 fut marquée par une pause et l’exposition d’été sur La Petite Histoire de la Cloche au Mans avec la fonte d’une cloche le samedi 18 juin.

Le dixième anniversaire de la Commune Libre fut marqué par une exposition Rétrospec­tive et par la première de la journée Le Vieux-Mans au Bout du Pinceau ainsi que de la seizième Nocturne aux Bougies.

Depuis 1989, chaque année, en dehors des Cénomanies florissantes jusqu’à leur trans­formation en Scénomanies organisées par l’office de tou­risme et la ville, interrompues pour diverses raisons depuis 2002, l’animation festive des rues du quartier semble avoir été atteinte d’une lente mala­die de langueur la réduisant à la journée du Vieux-Mans au bout du pinceau et à la Nocturne aux bougies dont la trentième se déroulera au mois de décembre 2004.

Après trente années d’activité, ainsi va la vie associative, avec ses moments forts, sa vie ascendante jusqu’au sommet conduisant à la reconnaissance publique, puis l’essoufflement plus ou moins rapide qui sans amertume permet aux béné­voles qui se sont lancés dans cette folle aventure d’en retirer de réelles satisfactions per­sonnelles et la fierté d’avoir œuvré pour l’intérêt de tous et du renom de leur ville repré­sentée par son quartier histo­rique.

J. GUILLEUX

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