Pour un bon usage de l’hôtel Belin de Béru

1 avril 1979
Par

Hôtel Belin de Béru, Le Mans

La percée de la nouvelle rue des Filles-Dieu reliant la place des Jacobins à celle de l’Eperon a mis en évidence aux yeux de tous un très plaisant témoignage de l’architecture civile mancelle de la fin du XVIIIe siècle : l’hôtel Belin de Béru.

Celui-ci longtemps perdu au milieu de hauts murs et d’entrepôts était tombé dans un profond oubli comme hélas trop de ces bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles manceaux.

Qui se préoccupe en effet de l’hôtel Corrindon vu de la Barillerie ? de l’abbaye Saint-Vincent internat du lycée Bellevue ? de la chapelle des Oratoriens et de son origine excellent au lycée Montesquieu ?

Bâtiment inhabité, il fut négligé de nombreuses années et l’on découvre aujourd’hui son malheureux aspect : crépis tombant par plaques, gouttières crevées, fenêtres béantes, belles arcades du rez-de-chaussée rougies et murées de parpaings. Et pourtant sous le délabrement apparent comment ne pas ressentir la robustesse de ces formes classiques ?

Il faut sauver l’hôtel Belin de Béru ! Cette demeure enfin retrouvée doit rester le bien de tous et servir dans le même esprit.

Située à la jonction de la ville nouvelle et du Vieux-Mans, cette demeure peut-être le jalon obligé, la halte, l’élan vers la découverte de nos visiteurs chaque année plus nombreux. L’hôtel Belin de Béru peut et doit devenir « la maison du Tourisme du Maine ». Son rez-de-chaussée et ses arcades munies de grandes baies vitrées pourraient accueillir touristes et curieux dans un syndicat d’initiative rénové, proche d’un parking facile d’accès, ouvrant la voie par l’escalier des Boucheries et les murailles… rénovées des Fossés Saint-Pierre sur le Vieux-Mans et ses richesses.

Ses étages pourraient recevoir… pourquoi pas les délégations départementales au Tourisme et à l’animation culturelle et pourquoi pas encore (ne peut-on pas rêver de solutions de bon sens) une direction municipale de l’animation culturelle et des loisirs.

L’hôtel Belin de Béru serait alors le centre nerveux, le point de rencontre et d’appui d’un foisonnement d’initiatives provenant d’associations et mouvements divers qui ressentent cruellement le manque de permanents en nombre suffisant. Ceux-ci pourraient alors épauler leurs efforts dans un souci de bonne et franche coopération.

Les manceaux habitant la cité et sa province environnante éprouvent une soif grandissante d’activités culturelles et de loisirs. De toute part les bonnes volontés jaillissent et manifestent un esprit créateur digne d’aide. Ce centre nerveux ne serait pas destiné à les canaliser dans un moule mais à apporter tous les avantages d’une coordination, d’une équipe souple et techniquement efficace.

Au niveau de toute une population urbaine et rurale, ce centre pourrait être le même « principe moteur » qu’une maison de jeunes dans un quartier : « je suis là pour vous aider à vous réaliser vous-mêmes ».

Mesdames et Messieurs nos élus nous vous proposons cette réalisation. Elle va dans le sens des vrais désirs et des besoins de nos concitoyens. Avec un peu d’audace et d’imagination, l’hôtel Belin témoin de notre passé peut devenir un élément vivant et créateur de notre présent.

Gérard GARNIER : Président de l’ensemble vocal Résonnances.

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